Le sujet du cannabis est toujours controversé en France. Sa consommation est sanctionnée. L’amende peut aller jusqu’au prix de 200 euros. Dans d’autres pays de l’union européenne, la consommation et la vente du cannabis ont été légalisées : au Canada, en Uruguay, aux Pays-Bas. Si le gouvernement Français est si réticent par rapport à cette substance, c’est parce que la marijuana, ainsi que les cannabinoïdes sont entourés de controverses considérables dans les médias et dans la société.
Certains n’hésitent pas à mentionner la crise des opioïdes, dans laquelle la dépendance et les décès par surdose, dus à l’utilisation abusive de ces médicaments, ont généré un grand impact social.
Les recherches tendent à montrer que la molécule de cannabidiol, extraite de la marijuana, a des effets incroyables sur le traitement de certaines maladies. Malgré la controverse autour du cannabis, certaines molécules de la plante sont déjà autorisées dans le domaine médical. On parle de cannabis médical, ou plus précisément, de cannabidiol, en abrégé CDB.
Cette substance est l’un des ingrédients actifs obtenus à partir de la plante de cannabis. Contrairement au principe actif le plus connu de la plante, le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), le CBD n’a aucun effet narcotique. Il agit sur les récepteurs CB1 et CB2, ainsi que sur d’autres récepteurs et amplifie l’effet anxiolytique.
Dans quelle mesure le CDB peut-il guérir ou prévenir la douleur chronique ? Pour y répondre, il est nécessaire de comprendre comment la molécule agit sur le système endocannabinoïde.
Le cannabis médical est utilisé pour soulager la douleur chronique. Il a une efficacité de l’ordre de 30 %. Des effets secondaires et des contre-indications du CBD ont été détectés. Son administration est interdite chez les femmes enceintes et en allaitement. La prescription du CBD chez les adolescents n’est pas conseillée.
Système endocannabinoïde du corps humain
Le corps humain produit, à la demande, des substances endocannabinoïdes, comme le 2AG (2-arachidonoyl glycérol) et l’anandamide (ou arachidonoyl éthanolamine). Elles ne suivent pas la voie classique des neurotransmetteurs. Ces substances sont synthétisées dans les neurones postsynaptiques et ont pour fonction de moduler les neurones présynaptiques, en l’occurrence via le glutamate et le GABA). Cela se fait aussi via les récepteurs cannabinoïdes présynaptiques CB1 et CB2.
Le CB1, présent dans le système nerveux central et périphérique, est responsable de la plupart des effets neurocomportementaux, agissant sur la douleur et les troubles de l’humeur.
Le CB2, quant à lui, est principalement présent, dans le système immunitaire et agit en modulant la réponse inflammatoire et les cytokines.
Cannabis médical et douleur chronique
Les cannabinoïdes sont un outil très apprécié dans la prise en charge des patients souffrant de douleur chronique. Selon les circonstances, ces molécules peuvent réduire la douleur jusqu’à 30 % chez certains sujets.
Ses effets rapportés sont :
- Diminution de la douleur ;
- Augmentation de la tolérance à la douleur ;
- Amélioration de la qualité de vie ;
- Retour aux activités de la vie quotidienne.
Les chiffres de 30 % dévoilent que le cannabis médical n’a aucun effet curatif sur la douleur. Il facilite simplement une meilleure gestion de celle-ci.
Les études menées à ce sujet ont été effectuées dans le cadre du traitement des douleurs neuropathiques chroniques de toute étiologie, des douleurs (et spasticité) dans la sclérose en plaques, des douleurs cancéreuses et comme adjuvant pour améliorer l’humeur et le sommeil. Certaines études ont aussi été effectuées dans la prise en charge de la fibromyalgie et des douleurs dans les lésions de la moelle épinière.
Notons que le cannabidiol est peu recommandé pour le traitement des douleurs aiguës, épisodiques ou post-chirurgicales.
Traitement et prévention de la douleur chronique
L’effet du cannabidiol sur la douleur a été prouvé dans plusieurs études. Et à en croire plusieurs chercheurs, cette molécule est particulièrement efficace pour le traitement des douleurs réfractaires. Celles qui ne répondent pas aux autres médicaments et aussi les douleurs neuropathiques. Lorsque le patient obtient une réponse au médicament, il y a une grande amélioration de sa qualité de vie.
En ce qui concerne les douleurs neuropathiques (dans les cas qui compromettent l’intégrité nerveuse, générant des douleurs très intenses), l’utilisation du cannabidiol semble diminuer l’activité neuronale qui transmet la sensation de douleur au cerveau. Contre les douleurs chroniques, le cannabidiol peut agir dans les régions cérébrales liées à l’interprétation du stimulus douloureux, réduisant l’information sur la quantité de douleur.
Pour le traitement des douleurs chroniques liées à certaines pathologies, il est suggéré de référer le patient à des cliniques ou à des médecins spécialisés dans l’utilisation des cannabinoïdes. Le cannabidiol ne sera pas indiqué comme traitement de première intention. Il est plutôt proposé comme médicament d’appoint. Ceci dit, les antécédents personnels, sociaux et psychiatriques, ainsi que la toxicomanie, doivent être recherchés.
Pour le traitement de la douleur, la voie indiquée est généralement orale, sous forme de spray buccal, d’huiles ou de gélules. Cette voie a un pic d’action plus faible, moins d’effets secondaires et une durée plus longue que la voie inhalée. La formulation la plus prescrite est un ratio THC:CBD de un pour un.
Il a été observé que les médicaments avec une composition unique de CBD ou de THC génèrent de nombreux effets secondaires, appelés effets d’entourage. Pour éliminer cela, il est nécessaire de mélanger les deux substances. La posologie de chacun dépendra de la pathologie à traiter. La dose de cannabinoïdes doit être individualisée. Cela permet de prescrire la dose la plus faible possible avec le maximum d’effets bénéfiques et le minimum d’effets secondaires.
Effets secondaires et contre-indications de la marijuana médicale
Les effets secondaires liés à l’administration du cannabis médical dépendent de la dose et de la quantité de CBD et surtout de THC administrée.
Les effets indésirables sont nombreux. Les plus enregistrés sont :
- Bouche sèche ;
- Troubles neurovégétatifs et psychologiques ;
- Vertiges ;
- Difficultés à conduire.
Malgré quelques effets indésirables, les études montrent qu’il s’agit d’un médicament sûr, avec de faibles taux de dépendance et un faible risque de décès par surdose. Il s’agit d’un médicament de classe C. Il reste contre-indiqué pendant la grossesse et l’allaitement. Puisqu’il s’agit d’une substance psychoactive, des précautions doivent être prises lors de la conduite ou de l’utilisation de machines.
Notons que la molécule de cannabidiol peut être prescrite aux personnes âgées. Sa prescription est à éviter chez les adolescents, car à ce stade de la vie, le système nerveux est plus sensible à la dépendance ou au développement de maladies psychiatriques, comme la schizophrénie.
Il ne peut être prescrit à cet âge que si cela est réellement impératif. Des précautions doivent être prises lors de la prescription aux athlètes, car le THC peut figurer sur la liste antidopage. Les sportifs et athlètes doivent plutôt se tourner vers le cannabidiol purifié qui est plus indiqué pour eux.
Depuis de nombreuses années, les produits dérivés du Cannabis sont de plus en plus présents dans le milieu médical. Très peu de personnes ont une véritable compréhension de ce produit. Contrairement aux idées reçues, le cannabidiol n’est pas la marijuana elle-même.
Certains détracteurs de cette thérapie s’appuient sur ce faux argument. Raison pour laquelle il est nécessaire de comprendre et de démystifier l’utilisation du cannabidiol, afin de connaître l’importance de cette substance pour le traitement de diverses maladies.
Le cannabis médical n’est pas curatif. Il allège la douleur. Il agit dans les régions cérébrales liées à l’interprétation du stimulus douloureux. C’est ce qui permet de réduire l’information sur la quantité de douleur.
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